Autobiographie, biographie, témoignage·Contemporain

« Tout ce que dit Manon est vrai » de Manon Fargetton

Au centre, Manon. Autour, une ronde de personnages, qui projettent sur elle leurs peurs, leurs insécurités et leurs fantasmes.
Ils croient la connaître mieux que personne. Ce sont ses parents, ses frères, son amie au lycée, l’homme qu’elle aime. Et ce sont eux qui vont raconter cette année où tout bascule parce que Manon, seize ans, entame une relation avec un éditeur de bande-dessinée de trente ans son aîné. Elle a du talent. Il va la publier. Ils s’aiment. La femme de l’éditeur aussi l’aime. Les lignes se brouillent, tout se mélange : l’histoire qu’ils vivent et l’écriture de la bande-dessinée, l’admiration, l’amour. Et le passé ressurgit soudain dans le présent.
Rapidement, la mère de Manon refuse ce prétendu amour, cherche à protéger sa fille par tous les moyens, s’expose à la colère adolescente de celle-ci. Deux visions du monde s’affrontent. Deux visions de l’amour. Deux visions de ce que signifie être adulte. Et entre elles, d’autres voix, qui chacune renferme un morceau de la vérité.
Et au centre, Manon.

Comme Laura Kasischke, Manon Fargetton croise des points de vue contradictoires, voire divergents, pour mieux saisir la réalité. Un roman choral saisissant et novateur. D’une éblouissante sensibilité qui épouse au plus juste la psychologie des protagonistes, Tout ce que dit Manon est vrai réinvente l’autofiction.

Adoré !

Je l’ai fini il y a déjà plusieurs jours mais ce roman reste en tête ! Manon à 17 ans, c’est une ado introvertie, qui a du mal à se faire une place dans le monde. Seul le dessin et son projet de bande dessinée lui permet de s’exprimer. Elle est alors repéré par un éditeur de 40 ans son ainé. Mais la relation professionnelle devient bientôt très ambiguë et malsaine.

@manon_fargetton nous dévoile sa propre expérience à travers ce roman très fort montrant la mise en place de cette emprise, la bataille que va mener sa mère pendant plus d’une année, les secrets, les silences qui sont inquiétants dans cette période délicate qu’est l’adolescence. Dieu que j’ai détesté ce Gérald, éditeur connu pour ses comportements plus que tendancieux et sa femme, zlle aussi sous emprise et mettant tout en œuvre pour satisfaire son mari (les mails de Gérald envoyés à Manon sont tellement typiques des prédateurs et des pervers narcissiques que c’en est affligeant quand on connaît un peu le mécanisme de l’extérieur) ! J’ai decouvert aussi cette loi du silence dans le monde de l’édition ! Quelle honte !

C’est un roman que j’ai vraiment adoré du début à la fin car la plume est immersive et je n’avais pas envie de lâcher la main de Manon.
N’hésitez pas à le lire, c’est un vrai coup de cœur !

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