Interview·Nouvelles

Les confidences de Christel Gibilaro

Fin juin, je vous faisais découvrir le nouveau recueil de nouvelles de Christel GIBILARO, « Merci », que j’avais adoré picorer (parce que des nouvelles, ça se picore, si si !)
Christel s’est livrée avec bonheur au jeu des questions/réponses. Je vous laisse la découvrir !
Bonne lecture !

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Le Nez dans les Bouquins : Bonjour Christel , peux-tu te présenter à nos lecteurs en quelques mots ?

Christel Gibilaro : Bonjour Amélie, bonjour aux lectrices et lecteurs de ton blog.
J’ai 43 ans, je suis maman de trois enfants, niçoise et je travaille dans le social. Je suis une passionnée de lecture et d’écriture. Jeune auteur, je me suis spécialisée dans la littérature courte (nouvelles et écriture de textes de chansons). Citoyenne du monde, j’essaye de faire ma part en étant sensible à la solidarité.

LNB : Après « L’Ecrimoire » édité en 2017 , tu reviens cette année avec un nouveau recueil de nouvelles joliment intitulé « Merci ». Peux-tu nous en parler ? Pourquoi ce titre ?

CG : L’édition de l’Ecrimoire est la réalisation d’un rêve de petite fille.
Après cette expérience magique, j’avais envie de dire MERCI à la terre entière ! Le titre, le thème est devenu une sorte d’évidence. Chaque nouvelle est un prétexte pour exprimer ma gratitude.
Avant de commencer une autre histoire, je garde quelques lignes pour ça, en m’adressant directement au lecteur.

LNB : Avec « Merci » le lecteur navigue entre plusieurs univers, différents thèmes voire même entre le passé et le futur. D’où te vient cette inspiration ?merci2

CG : C’est tellement dur à expliquer sans passer pour une illuminée ! (rire) Parfois c’est simplement un texte pour un concours de nouvelles que je n’envoie jamais. Mais la plupart du temps j’ai l’impression que quelque chose, quelque part envoie une idée dans les airs. Et avec ma sensibilité particulière, je la « pêche ». Oui, c’est ça…je suis une pêcheuse d’inspiration dans l’air du temps. (Et là, par exemple, je me dis que ça vaudrait le coup de creuser pour faire…une nouvelle !)

LNB : Combien de temps as-tu mis pour écrire « Merci »?

CG : Plusieurs années puisque la plupart des textes  étaient dans mes tiroirs. Sinon, chaque nouvelle a été écrite très vite, presque d’un trait.

LNB : Le choix de l’ordre des nouvelles est il dû au hasard ou bien savamment étudié ?

CG : C’est étudié. Je tente d’alterner les textes de nature différente.
Un long, un court.
Un triste, un gai.
Un profond, un léger.
En règle générale, les textes qui se suivent sont très différents. J’essaye de prendre soin du lecteur. Mais les nouvelles peuvent être lues dans n’importe quel ordre.
Allez, parce que c’est toi, un petit secret au passage, la dernière est toujours très personnelle.

LNB : Dans « Merci », si tu ne devais choisir qu’une seule de tes nouvelles, laquelle serait-elle et pourquoi ? Oui je sais, c’est terrible comme question … !

arbres-femme_2CG : Oh oui, c’est terrible parce qu’elles ont chacune une histoire.
Je vais vous raconter celle de la danseuse triste : depuis plusieurs années j’avais pêché dans les airs une idée d’histoire autour de ces arbres qui ont des formes étranges. Vous savez, un visage dans un tronc, une silhouette humaine. Mais je ne trouvais pas « le fil » (la base de la construction de l’histoire). L’année dernière, je me trouvais en voiture avec mon renard (mon amoureux) et deux amis. Dont Christine. J’ai rencontré Christine sur les réseaux sociaux (vous savez celui où il y a le mot livre dedans 😉 Et une belle histoire d’amitié est née. 
Je vous la fais courte mais elle m’a invitée pour une dédicace de l’Ecrimoire dans son merveilleux village : Cazedarnes.
Et là, un peu comme par magie, nous prenons une route bordée d’arbres…paf ! L’idée !
C’était la naissance d’une nouvelle, étrangement c’est celle qui a la préférence des lecteurs.

LNB : Christel, parlons un peu de toi, d’où te vient cette envie d’écrire ? Quand t’es tu dis que c’était LE moment de partager les histoires qui sommeillaient en toi ?

CG : J’écris depuis que je suis enfant. Malheureusement je faisais beaucoup de fautes d’orthographe, j’étais très complexée. Un jour un professeur m’a humiliée en classe. J’ai fait un blocage, je me suis jurée de ne jamais montrer mes écrits. Mais c’était sans compter sur mes amies qui ont déniché un vieux cahier…mais c’est une autre histoire.
Il a fallu que j’attende mes 35 ans ! C’est l’écriture de textes de chansons qui m’a guérie et donnée confiance aussi.
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LNB : Est-ce que tu lis beaucoup et si oui, quelles sont tes inspirations littéraires ?

CG : Je peux traverser des périodes de panne de lecture mais en général un livre par semaine, en moyenne. Je suis fan d’Amélie (un bien joli prénom) Nothomb. Je trouve qu’elle incarne l’art d’écrire. Sinon je suis bon public : bibliographie, feel good, romans classiques…je lis de tout. Mon dernier coup de cœur en date est Alain Mabanckou (j’adore le lire et l’écouter en interview)
Je lis aussi beaucoup d’auteurs niçois comme Mitch que je vous conseille vivement, il a eu la grande gentillesse de signer la préface de MERCI.

LNB : Certains auteurs ou autrices ont des méthodes d’écritures particulières comme suivre un schéma précis, annoter ses idées dans un carnet, écrire dans le silence ou en musique, écrire en journée ou la nuit…as-tu des rituels ?

CG : J’écris toujours et beaucoup dans ma tête. Quand je couche sur le papier, c’est donc d’un trait.

LNB : Des projets pour la suite ? Une nouvelle histoire peut être déjà en cours ?

CG: Oui, j’ai déjà mis le point final… »Fragiles » sera constitué de trois histoires courtes (mais plus longues que mes nouvelles habituelles). L‘histoire de personnes avec une fragilité….mais j’hésite encore à mettre un point d’interrogation à la fin du titre. Car les gens qu’on pense ou qu’on étiquette comme fragiles le sont-ils vraiment ?

LNB : Une petite photo de ta bibliothèque ou de ta pile à lire ?

CG : Oui avec plaisir. Comme beaucoup je pense, j’ai longtemps rêvé d’une pièce remplie de bouquins.
Finalement, c’est techniquement impossible. Mais je m’y retrouve aussi dans mes valeurs, je suis un passeur de livres…
Quel dommage de les laisser prendre la poussière alors que certains n’ont pas accès à la culture. Je garde quand même un espace dédié à ma passion parce qu’une maison sans livres, c’est une maison sans âme.

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LNB : Un grand merci Christel pour avoir répondu à mes questions, de t’être livrée auprès des lecteurs du blog et longue vie à ta jolie plume!

CG : MERCI et à bientôt j’espère. Vive la culture partagée et une brassée de bonnes ondes à tous ceux qui ont souvent « le nez dans les bouquins ».

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Je rappelle que l’autrice soutient l’association « Un enfant par la main » . Les droits d’auteur de l’Ecrimoire sont d’ailleurs reversés à l’association. Christel Gibilaro dit si justement que chaque parrainage peut changer une vie, mais le secret, c’est que la votre peut aussi en être changée !

 

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