Interview

Les confidences de Gaëlle Ausserré

Il y a quelques jours je vous présentais le nouveau roman de Gaëlle Ausserré, « Tu sais où me trouver ! » qui est sorti le 20 novembre dernier.

Une magnifique lecture, comme l’avait été la première, « Qu’une parenthèse » qui reste mon premier coup de cœur de l’année 2020.

Allons ensemble à la rencontre de cette autrice à la plume sensible et pleine d’émotion.

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Bonjour Gaëlle, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis auteure indépendante depuis 2019. J’ai auto-publié deux romans. Quand je n’écris pas, je partage mon temps avec un homme et trois enfants 🙂

Avec ton premier roman « Qu’une parenthèse », tu avais emmené tes lecteurs à la rencontre de Solange, durant la seconde guerre mondiale. Ton deuxième roman « Tu sais où me trouver ! », qui vient de sortir le 20 novembre dernier, se déroule à notre époque dans la grande ville de Chicago. Comment a muri l’histoire d’Else en toi ?

Elle existait bien avant celle de Solange qui, elle, avait un côté plus rassurant grâce à son cadre historique. Elle a flotté dans un coin de ma tête pendant des années. Elle s’est imposée naturellement après « Qu’une parenthèse« . Je voulais raconter un couple qui a déjà surmonté de nombreux obstacles et qui fait face à une ultime épreuve susceptible de les séparer pour de bon. Cette histoire s’est nourrie de mon expérience, de mon vécu pour aboutir à cette version.

Ton héroïne est illustratrice de livres pour enfants. La peinture et le dessin prennent une grande place dans ce roman. Penses-tu que l’art, la création, peuvent guérir les blessures profondes ?

Complètement ! Je suis persuadée que l’art, quelle que soit sa forme (écriture, peinture, musique…), aide énormément dans le processus de résilience. Il permet de sortir de nous des choses qu’on n’arrive pas forcément à exprimer ou dont on n’a pas conscience. C’est très libérateur.

Else porte une grande faille en elle, mais comme Solange, ta première héroïne, elle a une force intérieure incroyable. Tu aimes les histoires de femmes résilientes. D’où te vient l’inspiration pour ce genre de personnages ?

Elles représentent certainement la femme courageuse et résiliente que j’aimerais être. En les racontant, c’est une façon pour moi de me projeter et de travailler sur ma propre résilience. Mes blessures ne sont pas tout à fait les mêmes qu’elles mais je vis ma guérison au travers de leur parcours.

Le titre « Tu sais où me trouver ! » s’est-il imposé à toi naturellement ?

Oui et non. Comme pour le précédent, il a eu plusieurs titres mais qui ne faisaient pas « Bam ! ». En le relisant, je suis tombée sur cette phrase, prononcée dans des contextes différents. C’est là qu’il s’est imposé naturellement. Ça ne pouvait être que celui-là. Je n’imagine pas l’appeler autrement maintenant.

Si tu devais décrire ton roman en 3 mots :

Émotion, défi, espoir.

Gaëlle, parlons un peu de toi, quand t’es-tu dis que c’était le moment de partager les histoires qui sommeillaient en toi ?

Je ne pourrais pas dire qu’il y a eu véritablement un moment où je me suis dit ça. Au début, j’ai écrit pour désencombrer ma tête de toutes les histoires qui y tournaient. Je n’avais pas du tout l’ambition de les partager. Je me suis juste laissée entraîner par le courant.

Certains auteurs ou autrices ont des méthodes d’écriture particulières comme suivre un schéma précis, annoter leurs idées dans un carnet, écrire dans le silence ou en musique, en journée ou la nuit…as-tu une organisation particulière, des rituels ?

J’écris quand l’inspiration arrive sans me mettre de pression ni m’imposer un rythme. Si je ne peux pas écrire mes idées immédiatement, je note quelques mots dans un carnet de peur de les oublier. Sinon, je ne note rien d’autre, ni les caractéristiques des personnages, ni les lieux,  ni la chronologie (ou alors juste quelques dates pour avoir une base). J’ai tout dans la tête. La seule chose qui me soit réellement indispensable c’est la musique. J’en ai besoin pour imaginer comme pour écrire.

Mon petit doigt me dit qu’Else n’a pas dit son dernier mot…peux-tu nous en dire plus ?

À la fin de « Tu sais où me trouver !« , je me suis dit « ok et après ? ». En fait, Else n’avait parcouru qu’un petit bout du chemin. J’avais envie de voir où elle allait ensuite. Tout restait encore à faire. Je voulais la voir à nouveau heureuse et pleine de projets. Comment allait-elle réussir à se tourner vers l’avenir sans ressasser inlassablement le passé ? Comment allait-elle se pardonner et s’autoriser à être à nouveau heureuse ?

C’est un petit rituel ici désormais : Une petite photo de ta bibliothèque ou de ta pile à lire ?

Une photo d’une partie de ma bibliothèque parce que je stocke des livres partout.

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Merci Gaëlle d’avoir pris le temps de répondre à mes questions. Je souhaite que le maximum de lecteurs puisse rencontrer Else en se plongeant dans « Tu sais où me trouver ! » sans oublier Solange, qui continue à vivre à travers les pages de « Qu’une parenthèse« .

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