Autobiographie, biographie, témoignage

« Tu t’appelais Maria Schneider » de Vanessa Schneider

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Résumé :

« Tu étais libre et sauvage. D’une beauté à couper le souffle. Tu n’étais plus une enfant, pas encore une adulte quand tu enflammas la pellicule du Dernier Tango à Paris, un huis clos de sexe et de violence avec Marlon Brando.
Tu étais ma cousine. J’étais une petite fille et tu étais célèbre. Tu avais eu plusieurs vies déjà et de premières fêlures. Tu avais quitté ta mère à quinze ans pour venir vivre chez mes parents. Ce Tango marquait le début d’une grande carrière, voulais-tu croire. Il fut le linceul de tes rêves. Tu n’étais préparée à rien, ni à la gloire, ni au scandale. Tu as continué à tourner, mais la douleur s’est installée.
Cette histoire, nous nous étions dit que nous l’écririons ensemble. Tu es partie et je m’y suis attelée seule, avec mes souvenirs, mes songes et les traces que tu as laissées derrière toi. Ce livre parle beaucoup de toi et un peu de moi. De cinéma, de politique, des années soixante-dix, de notre famille de fous, de drogue et de suicide, de fêtes et de rires éclatants aussi. Il nous embarque à Londres, à Paris, en Californie, à New York et au Brésil. On y croise les nôtres et ceux qui ont compté, Alain Delon, Brigitte Bardot, Patti Smith, Marlon Brandon, Nan Goldin…
Ce livre est pour toi, Maria. Je ne sais pas si c’est le récit que tu aurais souhaité, mais c’est le roman que j’ai voulu écrire ».

Mon avis :

Un livre particulièrement prenant.

Maria Schneider, une étoile du cinéma français qui s’est consumée trop vite. Adulée dès le départ pour son physique sauvage, petit oiseau plein de failles qui fut pris sous les ailes de Delon et Bardot qui l’ont toujours aimé jusqu’à la fin, manipulée par son père biologique, Daniel Gélin, dont elle recherchait l’amour, mal aimée par la piètre femme qui lui servait de mère, elle tombera sur un réalisateur sans scrupule, Bertollucci, qui lui fera tourner la scène qui ternira à jamais sa carrière et sa vie. Un film avec Marlon Brando et une scène de viol qui sera tournée alors qu’elle n’était pas au courant. Tout cela pour avoir sur la pellicule la vraie terreur d’une femme violentée. Le film « Un dernier tango à Paris » signera la descente aux enfers de Maria.

Vie nocturne, drogue dure, internements psychiatriques, sexualité ambivalente… Tout pour oublier, chercher dans autre chose un semblant de vie où la colère n’est plus reine.

Maria, racontée par sa cousine qui avait pour elle un amour et une admiration sans bornes, reprend peu à peu sa place de femme sacrifiée à cette époque où la domination masculine et le silence faisaient loi dans le milieu du cinéma. Maria décède six ans avant l’affaire Weinstein. Elle aurait sûrement été fière de cette montée au créneau de ses sœurs de scène. Elle qui s’était battue dans l’ombre et seule tant d’années avec, pour seule arme, de s’autodétruire.

Un livre fort et vibrant qui se dévore.

4 commentaires sur “« Tu t’appelais Maria Schneider » de Vanessa Schneider

  1. « une étoile du cinéma français qui s’est consumée trop vite », c’est exactemment ça. Elle s’est bouffée par le système en très peu de temps…

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